Situation de référence Séquence N° 2 – Séance 123 4, 5 6

A ce niveau les élèves savent diriger la pirogue, agir avec efficacité pour la propulser, maîtriser le ressalage (ou remise à flot). Le degré d’autonomie autorise un travail sur un espace plus important. La situation de référence, pour ce niveau, orientera le travail vers plus de maîtrise des savoir-faire spécifiques ainsi que vers une gestion de l’énergie sur des efforts de plus longue durée.

SITUATION DE RÉFÉRENCE

Matériel :
2 va’a ono . Réaliser un trajet en triangle ou en épingle (selon le plan d’eau), avec un changement de place des rameurs en cours de parcours, en pleine eau. Ce changement se fait obligatoirement en sautant à l’eau et en décalant les postes d’un cran : le 1 prend la place du 2, le 2 celle du 3, …… le 6 celle du 1. Ce trajet comporte 3 virages avec le balancier intérieur au virage. Le contrat est le suivant : après quelques essais chronométrés l’équipe doit être capable de fixer le temps qu’elle espère pouvoir réaliser à la fin de la séquence.

Critères de réussite
Évaluer la performance avec une marge d’erreur de 10% de plus ou de moins.

Exemple : sur un parcours où le temps annoncé serait de 10 minutes, l’équipe sera en situation de réussite si le temps réalisé est compris entre 9 minutes et 11 minutes.
Respecter les conditions de réalisation, et ne pas toucher les bouées dans les virages.

Cela suppose :

  • une maîtrise de la manière de remonter en pleine eau dans la pirogue
  • une maîtrise des trajectoires donc des savoir-faire des peperu (au moins deux par équipe puisqu’il y a un changement de poste)
  • une gestion de l’énergie, la durée de l’effort pouvant se situer entre 7 et 12 minutes.
  • apprécier les problèmes rencontrés et la marge de progrès
  • coopérer et agir en équipe.

Plan de la séquence 2

1ère séance : mise en oeuvre de la situation de référence
2ème séance : travail par atelier : le virage – fournir un effort peu intense de longue durée
3ème séance : travail par atelier : le départ – le changement de place des rameurs. + reprise de la situation de référence =évaluation intermédiaire
4ème séance : même thème de travail que la 2ème
5ème séance : même thème de travail que la 3ème
6ème séance : reprise de la situation de référence, évaluation finale


Séquence N °2

SÉANCE n°1 :
Mise en oeuvre de la situation de référence

Pour la mise en oeuvre de la situation de référence la classe est organisée en 4 équipes de 6 rameurs
Le matériel nécessaire : 2 va’a ono – 1 bateau de sécurité – 2 ou 3 bouées – rames et gilets de sauvetage.

1) Échauffement et reprise de contact avec l’activité : navigation sur le plan d’eau sur un parcours proche du bord de manière à pouvoir effectuer des changements rapides d’équipage.
2) Présentation de la situation de référence : il s’agit pour les élèves de réaliser le parcours que vous leur montrer sur un schéma. Faire repérer le parcours sur le plan d’eau. Par écrit vous présentez les consignes et vous les explicitez.

But de l’activité pour les élèves sur cette situation de référence : réaliser le meilleur temps possible pour effectuer ce parcours dans sa totalité.

But pour les élèves sur la séquence : améliorer le temps réalisé et évaluer le temps qu’ils pensent être capables de réaliser au milieu et à la fin de la séquence.

Organisation : 2 équipes vont ramer, les 2 autres auront la fiche d’observation suivante à remplir:

ÉQUIPE A : TEMPS RÉALISÉ TEMPS
Départ au 1er virage
Pour le 1er virage
Du 1er virage au 2ème virage
Pour le 2ème virage
Du 2ème virage au 3 ème virage
Pour le 3 ème virage
Du 3ème virage à l’Arrivée
TOTAL

 

Le maître a le chronomètre, il annonce les temps au fur et à mesure du déroulement du parcours. La précision des temps est importante, ils serviront de critères de réussite et seront des indicateurs pour fixer les objectifs de travail des différentes équipes.

Lorsque les 4 équipes auront réalisé le parcours, une analyse précise des fiches doit permettre :

  • d’apprécier les différences entre équipes
  • d’apprécier les différences entre les temps intermédiaires
  • de fixer les objectifs de travail en fonction de ces observations

Quelques éléments d’analyse :

  • comparaison des temps entre le premier et le deuxième parcours en ligne droite : logiquement le premier parcours sera moins rapide à cause du départ. Il faudra chercher à réduire cet écart par un travail du départ : mise en action rapide de tous les rameurs, choix d’une fréquence rapide pour lancer la pirogue, coordination immédiate des actions…
  • le temps de réalisation des virages devrait être sensiblement le même. En cas d’écarts significatifs il faudra faire porter le travail sur le perfectionnement du virage.
  • la différence de temps entre le 2ème parcours en ligne droite et le 3ème est normale ( en effet dans le 2ème il y a un changement de place des rameurs). Le travail portera sur la réduction de cet écart par une amélioration des savoir-faire au niveau de la technique de changement des rameurs.

Remarque : le dessalage ( ou chavirage ) est un événement prévisible, surtout dans les manoeuvres du virage. Si tel est le cas il faudra proposer à l’équipe concernée de refaire le parcours et en tirer des objectifs de travail .

4 Jeu de la pêche aux perles.
Deux pirogues sont sur le plan d’eau + le bateau de sécurité.
Depuis ce bateau le maître lance dans l’eau des “perles”(bouteilles vides et fermées, …).
but du jeu : être l’équipe qui récupérera le plus de perles.
consignes : ramasser les “perles” du coté balancier sans sauter à l’eau
variables : autoriser les élèves à sauter à l’eau pour récupérer les “perles”

A l’issue de cette séance, chaque équipe aura probablement manifesté des “points forts” et des “points faibles”. Il est donc évident que les objectifs de travail ne seront pas nécessairement les mêmes.

Pour ces raisons les prochaines séances se feront sous forme d’ateliers proposés par le maître ou conçus par le maître et les élèves.


SÉANCE N °2 :
Travail par atelier : le virage – fournir un effort peu intense de longue durée

Objectifs : Être capable de gérer un effort, de réaliser un virage avec précision de la trajectoire et conservation de la vitesse.

Organisation : Mise en place de 2 ateliers : Atelier 1 = endurance – Atelier 2 = virage

ATELIER 1 ATELIER 2
Amélioration de la qualité d’endurance
Atelier autonome

Situation  : 2 équipes vont travailler en alternance avec 1 va’a ono.

Parcours d’une bouée à une autre sur un aller-retour. Chaque équipe rélaisera 3 fois le parcours avec entre chaque essai un temps de repos égal au temps mis par l’autre équipe pour faire son propre parcours.
(Principe du travail de l’endurance avec alternance d’effort et de contre-effort)

Pour être efficace, la durée de l’effort doit être au moins de 3 minutes. Pour des raisons de gestion du temps il est souhaitable qu’il ne dépasse pas cependant 6 minutes. Une distance d’environ 900m correspond à ce temps.

L’équipe au repos chronomètre le temps mis par l’autre équipe pour effectuer le parcours.

Critères de réussite :
– pour chaque équipe, réaliser des temps similaires à chaque passage.

Améliorer la trajectoire et réduire la durée du virage

Situation : 2 équipes, à tour de rôle s’essaient à réaliser un virage dont la trajectoire est précise.

Initie_Sequence2_S2_AT2

Comparez les essais et faire apparaître les critères de réalisation :

CRITÈRES DE RÉALISATION

  • Placement de la pirogue par rapport à la bouée 1: serrer de trop près la bouée 2 en début de virage fait terminer le virage à l’extérieur de la bouée 3.
  • Déclenchement du virage avant que la pointe de la pirogue n’atteigne la bouée 2 : déclencher le virage trop tard fait augmenter la distance parcourue.
  • L’idéal étant que le balancier frôle la bouée 2
  • Situation de la pirogue par rapport à la bouée 3 à la fin du virage.
  • Veiller à ce que peperu et faahoro n’agissent pas simultanément du côté opposé au balancier : dessalage ( ou chavirage ) en vue !

De nombreux essais seront nécessaires pour parvenir à une trajectoire correcte. De plus, la situation de référence impose qu’au moins deux rameurs de l’équipe passent au poste de peperu ; il faudra donc que dans les différents essais le peperu change.


Séance n°3 :
travail par atelier : le départ – le changement de place des rameurs. + reprise de la situation de référence
= évaluation intermédiaire

Poursuite du travail par atelier pour les apprentissages suivants :

Échauffement :

Reprise du jeu la “pêche aux perles”. On donnera comme consigne de ramasser les perles en sautant à l’eau. Cela suppose bien évidemment de remonter à bord et donc pose le problème du comment ?

Critères de réussite :

  • ramer tous ensemble dès le signal
  • suivre la “cadence” donnée par le faahoro
  • changements coordonnés par le tare

Au milieu de la durée prévue pour les situations d’apprentissage, faire le changement d’atelier.
La fin de la séance est réservée à la mise en oeuvre de la situation de référence : le maître portera sur un tableau les temps réalisés lors de la première séance. Chaque équipe devra annoncer le temps qu’elle espère réussir ce jour. Évaluation intermédaire selon le même procédéque pour la première séance.

Organisation :

2 équipes vont ramer, les 2 autres auront les fiches d’observation suivantes à remplir .

ATELIER 1 :
Changement de place des rameurs en pleine eau
Atelier dirigé
ATELIER 2 :
Prendre un départ rapide
Atelier autonome

Situation :

Un va’a ono – le maître au bord. – 2 bouées pour délimiter la zone de travail.

Sur un parcours parallèle à la plage mais en pleine eau. L’idéal étant  que les élèves aient de l’eau jusqu’aux épaules.

But :

Dans un temps, le plus bref possible, le faahoro (le n°6) et le n°5 vont aller prendre la place du peperu, donc du n°1 pour le 6 et du n°2 pour le 5.

Consignes :

Au signal du tare, le n°6 et le n°5 sautent à l’eau côté balancier et remontent le plus vite possible à la place du n°1 et du n°2.

Dans le même temps les numéros 1,2,3,4 se décalent vers l’avant du va’a pour prendre les places laissées libres par les 6 et 5. (interdiction formelle de se mettre debout)

Initie_s3_changement

En faisant plusieurs passages successifs tous les élèves se trouveront en situation de changer de place par un passage aquatique.

Technique pour remonter à bord : cet exercice est parfois difficile pour les élèves lourds et peu toniques. En effet, il faut prendre appui avec les mains sur le bord du va’a, se hisser à bord dans un mouvement de rotation du corps pour se retrouver dos au va’a et poser les fesses sur le siège.

Initie_S3_monter_a_bord

A noter que le port du gilet de sauvetage rend la tâche parfois plus compliquée, surtout si ce gilet est assez volumineux. Cependant ce savoir-faire est nécessaire en cas de dessalage (ou chavirage) en pleine eau.

Dans cette situation, les élèves peuvent prendre appuis au fond, ce ne sera plus le cas lorsque le va’a s’éloigne du bord.

Situation :

Un va’a ono – deux bouées distantes de 150 mètres environ- 1 chronomètre – une équipe sur l’eau, l’autre à terre.

But :

réagir au signal donné par l’équipe à terre et parcourir la distance d’une bouée à l’autre dans un minimum de temps.

Consignes :

    • avant le signal, le faahoro place sa rame d’un côté et tous les autres la place de manière à alterner: voir schéma . (vue du dessus)

    • au signal tous les rameurs se mettent en action simultanément.

    • le faahoro donne le rythme spécifique du départ : la fréquence est élevée, le trajet des rames dans l’eau est assez court et peu profond. cette “cadence” permet de lancer le va’a. Pour les rameurs adultes il permet de le faire déjauger.

    • le tare assure le changement de côté.
      remarque : cette fréquence ne peut être soutenue pendant longtemps.

  • l’équipe à terre chronomètre le temps réalisé du signal de départ à l’arrivée : nez du va’a à hauteur de la bouée.

Initie_S3_V6_vue_de_dessus

 

ÉQUIPE A : TEMPS RÉALISÉ TEMPS
Départ au 1er virage
Pour le 1er virage
Du 1er virage au 2ème virage
Pour le 2ème virage
Du 2ème virage au 3 ème virage
Pour le 3 ème virage
Du 3ème virage à l’Arrivée
TOTAL

 


SÉANCE N °4 (CF. SÉANCE 2)
et 5 (CF. SÉANCE 3) :

Reprise du travail par atelier. Dans ces séances on laissera plus d’initiative aux élèves : ils pourront choisir l’atelier ( virage – endurance – changement de place ou départ) en fonction des problèmes constatés lors de la dernière prise de performance.

Des situations ludiques sont à proposer en rapport avec les objectifs de cette séquence :

  • manoeuvres et endurance : le jeu du chat et de la souris
    • un va’a ono traîne derrière lui, au bout d’une corde, un ballon de basket dans son filet. L’autre va’a doit tenter de toucher le ballon avec son avant.
  • manoeuvres et endurance : différentes formes de relais
    • relais slalom
    • relais déménageurs : aller jusqu’au bateau suiveur, prendre un objet donné par le maître et le ramener à terre. But du jeu : avoir le maximum d’objets à la fin du temps de jeu.
    • relais avec changement de rameurs : changer trois rameurs à chaque aller-retour, les remplaçants sont dans l’eau. But du jeu : Être l’équipe la première à avoir terminé 3 aller-retours.


Séance n°6 :
Reprise de la situation de référence, évaluation finale

C’est la dernière séance de la séquence.

L’échauffement se fera librement. La situation de référence sera proposée deux fois dans la séance selon les modalités que vous connaissez.
L’évaluation se fera à 3 niveaux :

  1. le temps de la performance sera comparé à celui annoncé (+ ou – 10%)
  2. le temps de chaque équipe sera comparé, pour classement
  3. le meilleur temps de chaque équipe sera comparé au 1er temps et au 2 ème temps réalisés par cette dernière pour situer la marge de progrès.